Pour ma soeur, Catherine (1953 - 2013)

One chaos confuses ma heart.

Nailed.

Cacophonie du qui quoi comment ?

Pourquoi ?

Me claque sur claque, me casse et me crève.

 

Pour qu’encore, je crée ?

Ou alors ?

Un cul-de-sac-tactique-de-ce-destin-à-la-con ?

 


Quand…

une rose me pousse sous le nez.

Ni rouge ni jaune, pas plus mauve

Noire de bougie

Blanche de titane,

des traits gris

M’effluve la tête et pique aux yeux

Grigri en croûte, à l’huile

Rose tombale, légère et monstre

Pétales et pierre caressent ou blesse

Rose fantôme, me voile les sens

 

 

À me sortir un pétale du bide,

Cramoisi,

Baigné de sang.

Perfusion de vie, à blanc.


Elle,

ne veut pas de roses rouges pour l’accompagner. En chemin vers rien. Elle n’est déjà plus. Sinon quelques traces éparses dans quelques mémoires. Boire à la mémoire, mamelle, ce qui nous immunise, un  peu, de l’impermanence.

Elle aime les fleurs.

Alors, je veux lui offrir des fleurs, des fleurs à moi de ma création. Inspirées par la nature et abreuvées de mon souvenir d’elle. Des fleurs de papier, de blanc de titane et de zinc, noir de bougie, trempées dans l’aspic et la térébenthine, de Venise. Formats 90x90 et 50x50, sur peuplier ou du chêne. Toile de lin coupée au vol, marouflée à la colle de peau. Des fleurs noires et blanches, grises, d’une pierre qui sculptent mon chagrin. Ce chagrin diffus qui me colle de partout. Colle au temps, à la peau, à un tas de pensées difformes qui poussent en tout sens. Elles poussent en vrac sur la cendre. J’en ai plein la bouche et les yeux, s’infiltre dans mes poumons, le cœur. Elle perturbe ma respiration. Dans le souffle du râle, le clope qui me copine ? Elle, toute entière disparue, fantôme, me blague ? Fleurs sauvages et, parfois belles. Peindre des roses, les dessiner au charbon fusain, ou mine de plomb. Formaliser ou rendre forme. Composer un air de Rien. Vomir cette forme et cette matière toute pensée, dépensée. Des roses n&b vidées de leurs couleurs sur le fond, qui boit, éponge, absorbe. Une tristesse sans fond. Je tombe. Tombe… Voyager profondément dans une lumière, décomposée.

 

Le fond, que j’enflamme. Dernier bûcher, pour des cendres que je piège sous forme et traits d’une rose. Une dernière fumée, dernières volutes. Dedans mes pensées nuages et noires, grises, blanches. Perdues et clouées sur un ciel, sur la voûte ? Un air… quelques notes en clé de sol. Le sol auquel je m’accroche, qui danse et se fissure sous mes pas, je titube. Perte d’équilibre, perte d’Elle.



 


50 ans et des formats de, 50x50.

 

 

 

Le pQf prend son origine après la mort de mon père, dans la cuisine de ma sœur où quelques têtes de poissons me scotchent l’attention. Avant que je reprenne pied, debout. Puis, un pas, l’un devant l’autre avec une série de pieds-gag et métaphores-rébus qui écrasent du texte, du pied. Paradigmes pQf qui émergent… de métamorphoses poétiques.

 

J’empreinte ma série de : natures (presque) mortes  ou, still life (but not so much).

 

Pour me rassurer et me conforter dans cette démarche, je commence par une paire de chaussures. Je crée du lien. Mon lien métamical avec Vincent V.G. … Pour en revenir aux têtes de poisson sur la table de cuisine de ma sœur.

 

Bien plus tard… viendront sur ce fil - invisible, Rien dessous, dessus - du processus chaos-créatif, mes paysages de peinture, puis mes apnées (de poisson). Je m’asphyxie et… chance ou muse ? Le nez à l’hameçon, des roses n&b m’inspirent. Avec une bouffée d’air me tire d’un mauvais pas.


La mort vous laisse sans voix, ou plutôt sans verbe. On devient simplement un primate hurleur, de manière audible ou pas, un primate qui tient entre ses mains son cœur ensanglanté et qui se demande comment il continue de battre. Le mot  « amour » acquiert une imprécision mortelle lorsque les objets de l’amour nous sont arrachés et que notre amour s’éloigne dans le vide tournoyant sur leurs traces invisibles. Jim Harrisson – En marge


Spontanée Excessive Brouillonne Passionnée Généreuse Intuitive Animale Et, Végétale ? Parfois Minérale. Toujours, Rebelle…


L’idée se compose ou/et se décompose dans un format de 50x50 et de quelques 90x90 (bois, lin, papier, encre, couleurs huiles et autres),


Toujours et de mal en pis,

Suspendu au fil d’un funambule envolé.

Je squatte la ligne et le vide dessous, dessus,

Égaré dans l’espace d’une vie.


Terre-à-terre

Tandis que

la cheminée fume,

pour Elle,

À l’écart, ma tante Francine,

 Veuve,

revenue d’Afrique et d’ailleurs

me dit qu’elle l’appelait la « rebelle ».


Je,

tellement nulle part…

 

 

Tout cela participe toujours à cette explosion et/ou expansion de ma réalité myope d’être bancal. Ce que je peins éperdument m’apparaît encore, universel. L’UNivers-ego déchire ma conscience et quelques apparences, illusions, pour s’échapper du manège d’une galaxie qui tourne au beurre.


Souvent :

 

 

 

Je me vois dans cette chambre d'hôpital

Encore

Lui tenir la main, 

Longtemps

Longtemps... 

 

La tenir le plus possible. 

Et

Me tenir avec, 

 

Nous jouons notre équilibre

Sur cette marge, si étroite 

Nous misons gros

Et je titube

 

Je m’égare avec Elle

Entre-deux, flou

Sentir cette peur, dans sa main, 

Qui cherche une réponse, dans la mienne.

 


Je

peins un homme qui tient une rose n&b. Déjà mort et tellement en vie, d’envie. S’accroche à elle qui épineuse question, le déporte peu à peu vers rien ou le retient encore à tout ?

 

 

Je

écartelé, me reconnais et m’effraie, un peu. Mes couleurs se diffusent, un sang en tube que je perfuse dans la veine du trait.

 

 

Je

m’échappe de l’échiquier, me scalpe de la tête le pion et le fou qui me squattent.

 

 

Je

crée une vanité à ma taille, au battement de mon cœur, à la racine de mon chagrin. Impudique mais éparpillée, tellement floue et partagée que je porte pour qui veut, voit, ressent, la matière de mon art (pQf) qui flambe dans la torche d’une rose, n&b.



Elle,

me manque.

 

(Je rêve : L’humain qui se libère de ses croyances, toutes. Ne plus croire et, survivre à ça. Casser le joug des certitudes. Pouvoir vivre dans une incertitude absolue de tout. Libre et emporté dans la vie et ses courants, ses tourbillons et ses tempêtes… dans cette énergie foutraque de l’être, sa vibration folle et sa mélodie floue. Que je lie au processus de chaos-création perpétuel. Sans le bagage de la peine, à vie, sans notre résistance absurde au hasard. Finir de cette douleur ou de ces peurs qui n’alertent de rien, de cette culpabilité inepte. Accepter enfin d’ignorer et de ne pas comprendre. Reconnaître nos limites et, nos sens qui nous leurrent. Des limites pour tenter de les dépasser, à tâtons. Que notre imaginaire excelle. Plus d’âme, plus d’ego hors la vie. Assez de cette prétention d’espèce et vanité crâneuse. Que le corps la vie son esprit, entier, maintenant, animal et ses instincts. Ne plus avoir peur du vide, du rien. Ne plus devoir s‘étourdir la raison et s’inventer de la peur littéraire, enfantine et cruelle, pour guérir de cette peur originelle, trop réelle. Se laisser disperser dans ce qui est et, être entier dans tout. Ne pas disparaître, seulement quitter le temps et son fil. Et son hameçon… Je rêve encore de lui insuffler, avant qu’Elle me quitte, cette pensée incomplète dont mon art imagine la quintessence et, que je lui transfuse, goutte à goutte, l’élixir …)